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La Chapelle du Tiers-Ordre, un trésor à décrypter et une exposition temporaire.

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La chapelle du Tiers-Ordre expose NO NAME STENCIL avec “RESIST” du 13 mai au 6 avril 2023.

 

No Name Stencil a débuté la peinture dans le milieu des années 90 sur les terrains vagues de la banlieue parisienne. Il aimait déjà manier « la bombe », son odeur, son bruit bien caractéristique et surtout la liberté de créer. Après quelques années, il a décidé d’explorer une autre technique, celle du pochoir.

Parmi ses modèles Shépard Fairey (OBEY), Logan Hicks et Bleck le Rat. Deux choses l’intéressent dans cette technique : la recherche de la précision de la découpe, mais aussi son pouvoir de reproduction à l’infini.
No Name Stencil puise son inspiration dans son univers culturel et participe à différents événements en France et à l’étranger. Il aime l’idée de pouvoir rendre l’art accessible à tous.
Il ne souhaite pas se mettre personnellement en avant mais plutôt laisser ses œuvres parler d’elles-mêmes. C’est d’ailleurs pour cela qu’il ne montre pas son visage et a choisi de signer ses œuvres No Name Stencil.
Vernissage le vendredi 12 mai à 18h30
Chapelle du Tiers-Ordre
Place de la révolution française Perpignan
Du mardi au dimanche de 11h à 17h30
Entrée libre

 

Derrière le portail de la Manutention militaire, il faut aller découvrir la chapelle du Tiers-Ordre des Dominicains, qui borde discrètement l’entrée sud du couvent. Son architecture classique élégante cache un énigmatique décor à décrypter, une énigme à plusieurs étages. En effet, au moins quatre niveaux de décor, étroitement liés à l’histoire nationale sont détectables du plus récent au plus ancien.

Le choix de rénovation, en accord avec les Monuments Historiques, a été de garder le dernier état visible, sous lequel on détecte cependant la trace des autres niveaux.

Le Temple Décadaire de Perpignan

Les archives nous apprennent qu’après la désaffection du couvent, en 1791, la chapelle a servi à plusieurs usages et notamment, en 1795, de Temple Décadaire. Le culte décadaire est un culte civique obligatoire, qui a remplacé pendant le Directoire (1795-1799) le culte de la Raison, et qui devait réunir les citoyens autour des symboles de la République et sa morale,lors des jours chômés du « décadi » du calendrier Révolutionnaire. Il n’existe plus de temple décadaire conservé en France et la chapelle du Tiers-Ordre pourrait bien en être l’unique vestige.

Jacques Gamelin transforme son œuvre ?
On ignore par qui le décor de la chapelle est alors modifié : est-ce par son auteur d’origine,le Carcassonnais Jacques Gamelin (1738 – 1803), devenu révolutionnaire et soucieux de préserver son œuvre ? Il a retouché de la même façon certaines de ses œuvres à Narbonne et sa touche rapide et enlevée semble être reconnaissable à certains endroits. Plusieurs autres signes et signatures ont été relevés sans qu’il soit possible de savoir à quel état elles se rapportent.

Les emblèmes républicains remplacent le décor chrétien
Le peintre fait d’abord disparaître les insignes religieux : à la voûte, la Croix du Christ, la colombe du Saint-Esprit ; plus bas, les ostensoirs, remplacés par des nuées, et les anges,devenus des génies ailés pourvus d’attributs (génie des arts avec la palette, génie des techniques avec le compas…).
Mais c’est tout le chœur qui est transformé en poursuivant en grisailles en trompe-l’œil le rythme des pilastres ioniques de la nef. Au centre, une grande figure de Minerve, déesse de la Victoire et du bon gouvernement, flotte dans un grand dais et remplace la figure initiale de la Vierge. Sur les côtés, des cadres et des médaillons, présentent des allégories, peut-être de l’Egalité (sous Spes), et de la Liberté (sous Fidès).

Des symboles éphémères intégrés dans la composition artistique
Le culte décadaire, artificiel, disparaîtra peu à peu, avant même la fin du Directoire, mais la chapelle continuera à être utilisée. La grande allégorie de Minerve, qui avait définitivement effacé la Vierge, sera maintenue et modifiée dans les états postérieurs. Le décor connaîtra encore deux nouvelles modifications de sa symbolique politique et religieuse, sans que son unité visuelle en soit trop altérée.