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Une tempête émotionnelle et endiablée à L’Archipel !

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Le spectacle « La Tempête » a connu un franc succès, affichant complet. La directrice du Théâtre de L’Archipel, Jackie Surjus-Collet, s’est félicitée des près de 3 300 abonnements réalisés cette saison, la meilleure à ce jour. En dépit des habitudes changeantes et des défis liés à la planification d’une programmation de 9 mois, le retour des spectateurs est bien tangible, porté par une politique tarifaire transparente et adaptée.

Le succès du Pass Solidaire, conçu pour la saison 2024-2025, illustre également cette dynamique. Avec 627 places vendues, ce Pass, réservé aux bénéficiaires de minima sociaux, aux jeunes de moins de 18 ans et aux étudiants de moins de 26 ans, participe activement à l’accessibilité culturelle. Ce dispositif prouve que le théâtre peut toucher un large public, même au-delà des habitués.

La tempête ou comment se débarrasser de la magie pour retrouver sa liberté !

L’intrigue de la pièce se déroule sur une île mystérieuse, où le duc déchu Prospero, exilé et sorcier, manigance pour regagner son pouvoir et se venger de ceux qui l’ont trahi. Avec l’aide de sa fille Miranda et de ses esprits serviteurs, dont Ariel et Caliban, Prospero orchestre une tempête qui fait échouer ses ennemis sur l’île.

Tout commence par un naufrage, un coup de tonnerre en pleine mer, les voiles se déchirent défaites par Caliban, incarnant l’esprit négatif, symbolisant la terre, la violence et la mort. Miranda la fille de Prospero capable de compassion et d’amour apaisera la tempête intérieure et le désir de vengeance de son père.

C’est une des plus belles pièces de Shakespeare, ici revisitée par la metteuse en scène, Sandrine Anglade, en y injectant une vision contemporaine tout en respectant l’esprit du texte original. Pour la dernière représentation elle était présente et a tenu à saluer le public en l’invitant à partir ensemble pour un voyage, proclamant « Que l’humanité est splendide » en mettant l’accent sur l’esprit de troupe qui fait lien avec l’équipage, dans un esprit follement baroque et foisonnant emportant le spectateur pour une traversée endiablée. Ça chante, crie dans une envolée d’actions, de mouvements autour du terrestre et du spirituel, car Shakespeare joue constamment avec l’imaginaire.
Une tempête qui remue, étonne en mêlant le texte à la musique, le chant et la poésie dans un décor tout en mouvance tout en faisant collaborer avec beaucoup d’humour parfois le spectateur… Une étrange comédie où la magie est constante dans cette œuvre testament, la blanche et la noire.
C’est aussi une critique de nos exagérations portées par Prospero, le roi, un maître des lieux
tourmenté intérieurement, faisant échouer sur son île ses ennemis, notamment son frère qui l’a trahit en usant, abusant du pouvoir de la magie, en passant par tous les artifices que sont les jeux de lumière, les sons effrayants, les décors épurés, renforcent l’envoûtement de la pièce.
Prospero et Ariel, l’esprit positif de l’air et du souffle de vie incarnent un duo atypique et attachant liant la terre et le ciel. Ce drame explore les thèmes du pardon, de la rédemption, et du pouvoir tout en mêlant poésie et fantastique.