Hofesh shechter offre un rêve éveillé vertigineux au théâtre de l’Archipel
Une ouverture de saison au théâtre de l’Archipel qui s’annonce jubilatoire sous l’égide de Hofesh Shechter, le célèbre chorégraphe dont le prénom signifie « liberté », a allumé le feu, libéré de toute entrave, en créant des tempêtes de rage et d’émotions, toujours emplies d’humanité à travers sa création « Théatre of Dreams » et la performance de ses danseurs explorant le mystère des pensées cachées.
C’est un voyage hypnotique, envoûtant, qui a transporté le public, oscillant entre rêve et réalité. Des corps incandescents, offerts au gré des sons, sous les lumières oniriques de Tom Visser, où les rideaux jouent aussi leur rôle dans un jeu de cache-cache tout au long du cheminement intérieur de l’inconscient. Une danse abstraite, très organique, qui captive, à la limite de la transe, vibrant entre réalisme et illusions, suggérant une ode à la vie empreinte de dualités, sublime et sauvage. Un univers sombre mais intense, qui fusionne danse contemporaine et rythmes tribaux dans une horde endiablée, au fil des tableaux qui s’enchaînent sous une volée de corps à l’unisson. À partir de métaphores, Hofesh Shechter questionne les prisons intérieures qui nous habitent et que l’on se crée parfois, soumis à la notion de pouvoir et d’oppression. Au milieu du spectacle, les danseurs ont invité le public à danser avec eux au son d’un orchestre ambulant.
Comme le soulignait Malraux « L’art (ou la danse) ne résout rien. Il transcende seulement », ce qui illustre bien l’univers du chorégraphe. Vouloir tout expliquer nuit à l’émotion et au ressenti des vibrations qui viennent de l’espace et du mouvement, qui en est la source. Une épopée énergisante au pays des songes !