Un cerf blessé a laissé une empreinte à l’Archipel « Viva Frida ».

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Un spectacle sombre, audacieux porté par un autre regard, celui du texte puissant de Didier Goupil inspiré par sa correspondance sur une période de 30 ans de 1922-1954, rythmé, qui happe le public, saisi d’une grande émotion.

Une Frida fiévreuse, peintre engagée dans la douleur.
C’est ainsi que l’actrice Claire Nebout incarne cette lutte en faisant ressentir l’extrême souffrance dans sa chair avec un jeu physique et expressif. Un parcours de vie et de combat contre la mort omniprésente.
Elle exprime librement sa personnalité en mettant l’accent sur ses failles, son insatiable besoin d’affection ainsi que ses engagements.

La scène débute par la trahison de Diego avec sa sœur, c’est assez violent et elle raconte…l’accident et subrepticement apprivoise le micro pour déplier sa vie tout en évocations symboliques.
L’angle de l’intime, de la femme a été choisi. Une femme libre, émue qui donne envie de regarder sa peinture, son œuvre dont elle parle peu dans ses écrits épistolaires si ce n’est pour la vente, les difficultés, les excès, la rencontre décevante avec les surréalistes qu’elle invective violemment dans le monologue.

Une figure attachante, une présence scénique, pleine de pudeur loin du merchandising extrême et populaire que l’on connaît, avec ses mots, sa langue. On entre petit à petit dans le corps en souffrance avec des fœtus, des corps démembrés, une planche à clous, un corset car la metteuse en scène Karelle Prugnaud a su mélanger musique vivante, effets spéciaux et arts du cirque, du cabaret pour accompagner Frida tout au long de son parcours comme une veillée funéraire avec des bougies et des fleurs. Les tableaux s’enchaînent et nous entraînent.
Un rapport brutal où elle crie sa colère, la douleur de son corps écorché.

En sept tableaux comme un chemin de vie, d’étapes pour se construire dans la souffrance, la passion dévorante pour Diego Rivera, la peinture. Un portrait de femme qui revendique sa place dans le monde et qui dit  » je n’ai jamais peint mes rêves, mais ma réalité propre » et qui voulait que son œuvre contribue à la paix et à la liberté.

« Les mots sont des couleurs que je ne connais pas » écrit t-elle dans une de ses lettres.
Lien pour la vidéo du bord de scène après le spectacle.

https://fb.watch/qJbO7VE-dO/

presscat

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