Le musée d’art moderne de Céret consacre sa rentrée artistique à Nicolas Daubanes avec l’exposition » La main en visière » du 26 septembre 2025 au 22 février 2026. Cette manifestation offre l’occasion de découvrir une dizaine d’œuvres marquantes, mêlant dessins réalisés à la limaille de fer et créations inédites.
Né en 1983 et diplômé de la Haute École d’Art de Perpignan, Nicolas Daubanes s’est imposé sur la scène contemporaine par une approche singulière des thématiques liées à l’incarcération et à la révolte. Lauréat du Grand Prix Occitanie en 2017 et du Prix Drawing Now en 2021, il est représenté par la galerie Maubert à Paris et ADN Galeria à Barcelone.
Son travail a été exposé dans de nombreuses institutions prestigieuses, en France et à l’international, notamment à la Villa Médicis où il a été pensionnaire en 2024-2025. Cette résidence a donné lieu à des projets d’envergure, dont des expositions personnelles au Panthéon et au musée de l’Armée à Paris.
L’artiste explore les architectures de l’enfermement à travers des œuvres puissantes comme celles inspirées de la Prison de Lyon ou des gravures de Piranèse. La limaille de fer, matériau récurrent dans son œuvre, évoque symboliquement l’évasion et la désintégration des structures carcérales. Influencé par les travaux de Michel Foucault et Robert Linhart, Daubanes interroge les mécanismes de contrôle et les formes de résistance.
Sa série des « Tours de Babel » illustre cette tension entre élévation et chute, en jouant sur les mouvements ascendants et descendants de la limaille. Dans Cypress Hill II, il revisite L’Île des Morts d’Arnold Böcklin, transformant les cyprès en formes évanescentes, poursuivant ainsi son dialogue avec la peinture classique.
Depuis le début des années 2020, Daubanes expérimente également le verre comme support. Par projection d’étincelles, il incruste des particules de fer pour faire apparaître des dessins sur des surfaces vitrées, comme dans À la faveur de la nuit ou La Villa en feu. Ce procédé renforce le lien entre matériau et thématique de l’enfermement.
Lors de sa résidence à Rome, il approfondit ses recherches autour de la lumière en créant des photogrammes — images obtenues sans appareil photo, par exposition directe de surfaces photosensibles aux étincelles. Une œuvre emblématique de cette démarche est La serlienne de loggia Balthus, inspirée de Diego Velázquez, où la lumière devient motif visuel, reflet de la fragilité du temps et des matériaux.
L’exposition de Céret présente également un polyptyque monumental à la limaille de fer, conçu spécialement pour l’occasion. Ce corpus inédit offre une synthèse des réflexions menées par l’artiste depuis près de quinze ans sur les structures qui façonnent notre monde.
À découvrir également dans l’auditorium du musée : le film « Seul(s) contre tous » consacré à Nicolas Daubanes, réalisé par Fabrice Castanier et produit par AM Art Films avec le soutien de l’Académie de France à Rome de la Villa Médicis.
Du 1er septembre au 30 juin : ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18 h.
Plein tarif : 10 euros
Musée d’art moderne
8, Bd Maréchal Joffre
66400 Céret
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